Soins Palliatifs: la formation des futurs médecins

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La formation des étudiants en médecine sur les Soins Palliatifs

http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/fin-de-vie-le-rapport-preconise-de-mieux-former-les-futurs-medecins-10154/

Les étudiants en médecine estiment être mal préparés au Soins Palliatifs, le rapport Léonetti-Clayes préconise une meilleure formation sur ce sujet complexe. Mais comment? Effectivement, il est nécessaire de former nos futurs médecins à la fin de vie et aux soins palliatifs, il faut effectivement qu’ils soient en mesure de diagnostiquer un passage en soins palliatifs et de l’annoncer au patient et à sa famille. C’est bien délicat…

Dans un monde idéal, les médecins seraient en mesure de percevoir clairement ce moment, et à partir du moment où le patient est « étiqueté soins palliatifs », s’ensuit un protocole de prise en charge comprenant une évaluation de la douleur, des troubles respiratoires, des troubles psychologiques etc… et une démarche non thérapeutique associée mais palliative, c’est-à-dire qui vise à accompagner au mieux (ou au moins pire) la personne et son entourage sur ce point précis. Dans ce monde idéal où le médecin n’a qu’à lire sa grille pour diagnostiquer clairement cette bascule, évidemment il n’y a pas d’affects, ou ceux-ci sont juste positifs! Ces médecins ne sont pas touchés par leurs patients, par leur détresse, leur souffrance, ni par le désespoir des familles. Ils appliquent un protocole et tout le monde va « bien », même vers la mort.

Or, dans la vraie vie, et surtout dans les univers hospitaliers de soins palliatifs, ça ne se passe pas du tout comme ça. Déjà, estampiller un patient « soins palliatifs », c’est clairement dire à une personne « vous allez mourir, et vous allez mourir de votre maladie et rapidement »… ce n’est pas simple… et en plus, pour le médecin dont le but est de guérir, c’est admettre son impuissance face à une situation. Effectivement, il est nécessaire d’augmenter le nombre d’heures de cours sur les soins palliatifs dans la formation des médecins, mais on ne pourra jamais apprendre à nos futurs médecins à ne pas ressentir, à ne pas avoir d’émotions… et heureusement! Ils ne sont pas des machines. Qui peut s’estimer être prêt à accompagner quelqu’un à la mort? Avec le temps et l’expérience, les équipes soignantes ont tendance à banaliser, à mieux percevoir les signes de douleur, la détresse psychologique… ils s’autoriseront à être dans l’accompagnement humain…

Apprendre aux futurs médecins les soins palliatifs, évidemment, il y a beaucoup de progrès à faire à ce niveau là, mais les préparer psychologiquement à l’impact que cette pratique aura sur eux, ça me parait bien compliqué. Et n’est-ce pas là, la demande camouflée des étudiants: aidez-moi à me préparer psychologiquement à l’accompagnement jusqu’à la mort de mon patient?